Les
étudiants en médecine ainsi que les médecins sont particulièrement enclins à
développer des troubles de la santé liés au stress, tels que l’anxiété, la
dépression et le burn-out.
En
quoi consiste le burn-out ?
La définition du burn-out est encore nébuleuse mais elle est généralement définie par la présence des trois facteurs suivants: un épuisement émotionnel élevé, une haute dépersonnalisation (déshumanisation dans la relation au patient) et/ou un sentiment d’échec professionnel (faibles accomplissements personnels).
Les trois composantes du burn-out se manifestent de différentes manières. Ainsi, l’épuisement émotionnel se caractérise par des difficultés de concentration, la non-expression des émotions, des oublis, un manque de motivation, des crises d’énervement et de colère. La déshumanisation, quant à elle, se profile à travers le cynisme et un détachement complet du médecin par rapport à son patient. Enfin, le sentiment d’échec professionnel se traduit par la démotivation, le manque de confiance en soi et les sentiments d’inefficacité, d’incompétence et de culpabilité.
Les composantes du burn-out
A
l’heure actuelle, le constat d’un état de burn-out se fait sur base de listes
de questions et sur la présence de ces symptômes. Cependant, il n’existe pas de
consensus sur les critères diagnostiques du burn-out. Les chercheurs de
l’université de la KU Leuven (Katholieke Universiteit Leuven) seraient
en train de développer un test sanguin qui permettrait de le diagnostiquer.
Le
burn-out chez les médecins en chiffres
Selon
des études, plus de la moitié des professionnels de santé en France sont
concernés par le burn-out. Ainsi, il en découle qu’environ 50% des
médecins voudraient quitter leur profession ou modifier substantiellement son
exercice. En Belgique, l’épuisement
émotionnel, une des composantes majeures du burn-out, touche 50% des médecins. En outre, selon des
études nord-américaines et européennes, 16% des médecins ressentent de la
déshumanisation dans la relation à leurs patients.
En chiffres
Il
est également important de constater que les données récoltées auprès des futurs et jeunes médecins sont
tout aussi préoccupantes :
- 66% d’entre
eux souffrent d’anxiété (contre 26% de la moyenne de la population
française) ;
- 33% des
spécialistes en formation se trouvent proche du burn-out ;
- 28% d’entre
eux sont atteints de troubles dépressifs (contre 10% de la moyenne de la
population française) ;
- 24% d’entre
eux déclarent avoir déjà eu des « idées suicidaires ».
Des conséquences néfastes sur la santé des médecins et la
qualité des soins
Ces
troubles mettent en danger le médecin lui-même (mal être personnel)
mais également ses patients.
En
effet, il a été établi que le mal être mental ou physique d’un médecin pouvait
avoir un impact négatif sur la qualité des soins prodigués et sur la sécurité des patients. Ainsi, selon une
étude menée en Grande-Bretagne, la fatigue, le stress lié au travail et le
surplus de travail ont tendance à réduire l’attention portée aux patients pour
50% des médecins (par exemple, ne pas suivre les procédures standards ou les
raccourcir), à être une source d’irritation et de colère pour 40% des médecins,
à générer des erreurs médicales graves pour 7% des médecins et même des
incidents conduisant à la mort du patient pour 2% à 4% des médecins.
Effets du burn-out
Cet
impact du burn-out est corroboré par une étude menée auprès des médecins
français. En effet, les effets du burn-out mentionnés par les médecins
interrogés sont les suivants :
- Diminution de l’accomplissement professionnel : 87%;
- Dégradation
de la relation médecin-patient : 84%;
- Altération de la qualité des soins : 82%.
Des expédients plutôt que de véritables remèdes
Des
programmes spécifiques ont donc été développés dans certains pays afin de
remédier à ces troubles de santé touchant particulièrement les professionnels
médicaux :
Programmes spécifiques développés dans certains pays
Quant
aux médecins, ils privilégient les loisirs et les vacances comme protection
contre le burn-out (90% en France).
Par conséquent, ces solutions sont principalement curatives et ne s’attaquent pas aux causes du problème.
Les causes du burn-out chez les médecins
Les
causes principales du burn-out qui sont les plus généralement citées sont la
non-reconnaissance du patient, le volume de travail, l’augmentation des tâches
administratives, le manque de sommeil, les sollicitations pour l’enseignement
et la recherche, la gestion de la
pratique, les risques liés aux poursuites judiciaires, les exigences croissantes des patients et
le manque d’équilibre entre vie privée et vie professionnelle.
Causes du burn-out
Sur
le terrain, ces données sont confirmées par les sondages.
Un
sondage auprès des médecins belges révèle que les raisons principales du
burn-out sont :
- la charge
administrative en hausse : pour 75% des généralistes et plus de 50%
des spécialistes;
- la charge de
travail : pour 51% des répondants;
- la
conciliation vie privée et professionnelle : pour 42,5% des médecins;
- les patients
plus loquaces et assertifs qu’avant : pour 37,5% des médecins.
Pareillement,
un sondage effectué auprès des médecins français dévoile que, selon eux, les
raisons principales du burn-out sont :
- un excès de paperasserie : 96%;
- la non
reconnaissance à sa juste valeur de l’action du médecin : 90%;
- la charge de travail : 89%;
- l’augmentation des contraintes collectives :
88%;
- la longueur des journées : 85%;
- l’exigence des patients : 84%;
- le manque de
temps pour sa vie privée : 84%.
Les
résultats du sondage ci-dessus sont interpellants dans la mesure où la
quasi-unanimité des médecins interrogés dénonce la surcharge administrative
comme une des causes du burn-out.
Dans
le cadre d’une étude se concentrant sur les moyens de prévention
du burn-out, il a été établi que la charge élevée de
travail, le stress émotionnel et les conflits
de rôles sont les éléments primordiaux sur lesquels il est
nécessaire de se concentrer. Dans le même ordre d’idées, la moitié des médecins
français estime que diminuer la charge de travail en déléguant certaines
tâches aux paramédicaux améliorerait la situation.
Or,
parallèlement, la charge administrative
est vécue comme étant en constante augmentation :
pas moins de 80,8% des médecins estiment qu'elle a augmenté ces dernières
années et seul un médecin sur dix pense arriver à gérer sa charge
administrative et estime que la situation n'a pas empiré.
Comment résoudre ce
problème concrètement ?
Il
découle des données exposées ci-dessus que les médecins sont dans une situation
alarmante.
Encore
plus alarmant est le constat que les statistiques relatives au
burn-out n’ont connu aucune amélioration au cours des
dernières années alors que l’informatique n’a cessé de se
développer.
Pourquoi
la présence de cette nouvelle technologie n’a-t-elle pas amélioré la situation
des médecins ?
Selon
une étude réalisée en 2011 par l’Agence du Numérique (ex- Agence Wallonne des
Télécommunications), la plupart des médecins utilise un ordinateur. Cependant,
alors que 71% des médecins généralistes utilisent un logiciel de gestion des
dossiers patients au sein de leur cabinet médical privé, seulement 40% des
spécialistes adoptent cette attitude.
Malheureusement,
nous ne disposons pas de statistiques plus récentes. Cependant, nous pouvons
vraisemblablement postuler que l’emploi de ces logiciels est resté constant,
voire même a augmenté.
Or,
si les statistiques concernant le burn-out des prestataires des soins de santé
n’ont pas évolué, cela voudrait dire que la surcharge
administrative, l’une des causes principales du burn-out, n’a pas été
correctement prise en main par les logiciels utilisés. En effet,
les logiciels de gestion de dossiers patients disponibles sur le marché
sembleraient ne pas répondre à de nombreux besoins
spécifiques de la pratique médicale.
Par
ailleurs, ces logiciels de gestion ont généralement été développés
à
l’attention des médecins généralistes et des
établissements hospitaliers, ce qui expliquerait le fait que les
spécialistes sont moins nombreux à disposer d’un logiciel de gestion de
dossiers patients, puisqu’ils sont encore moins pertinents pour leur pratique.
Si
l’on additionne ce constat au fait que le burn-out touche aussi bien les
médecins généralistes que les spécialistes, en ce compris les
chirurgiens, nous nous posons la question quant au bien-être de ces
derniers au quotidien.
C’est
pourquoi Sylho a développé une première solution spécialement
adaptée aux chirurgiens et en collaboration étroite
avec ceux-ci afin de les aider réellement dans leur pratique
quotidienne.
Ce
logiciel efficace, dénommé « Surgery Manager »,
permet aux chirurgiens d’optimaliser leurs conditions de travail et
de gagner ainsi jusqu’à 3h par jour en se
déchargeant du lourd fardeau administratif. Ce temps ainsi libéré peut être
alloué par le chirurgien à d’autres activités, selon ses envies.
En
effet, l’augmentation
des tâches administratives est prise en charge par
le logiciel en permettant au chirurgien de rationaliser le déroulement des
consultations selon sa méthode de travail tout en
l’automatisant, ce qui signifie qu’il ne doit pas changer ses
habitudes de travail. Cette facilité innée d’utilisation garantit un
emploi réel et effectif du logiciel ainsi qu’un gain de temps
immédiat, sans période d’adaptation laborieuse.
La
rationalisation des tâches administratives garantit la tenue d’un dossier
patient parfait et harmonisé qui épouse le format hospitalier. Ce
dossier réunit toutes les informations concernant le patient
selon un ordre chronologique et peut
être agrémenté des photos prises par le chirurgien. De plus, il est imprimable
en un simple clic et prêt à être remis aux patients les plus exigeants.
En
outre, la mise à disposition de modèles
alliée à la présence de la technique innovante de saisie de listes
« auto-constructibles » assurent une prise de notes aisée et rapide,
laissant le temps au chirurgien de se concentrer sur sa relation avec son
patient plutôt que sur ses documents.
En
effet, des modèles élaborés par des chirurgiens permettent
au praticien de profiter de questionnaires personnalisés sur base du parcours
du patient (1ère consultation, intervention, suivi …) afin
d’assurer une consultation fluide et sans oublis et de garantir une sécurité
juridique optimale. Les listes « auto-constructibles »,
quant à elles, retiennent les termes les plus utilisés par le chirurgien et les
lui proposent lors de la sélection d’information. Ainsi, le chirurgien ne doit
pas s’encombrer de termes redondants qui ne relèvent pas de sa pratique et peut
utiliser les termes qui lui sont propres. Les documents familiers
à sa pratique tels que les protocoles, ordonnances, certificats médicaux,
comptes rendus opératoires sont ensuite générés automatiquement sur
base des habitudes du praticien (définies au travers des modèles en question)
et des informations recueillies.
Les
heures passées à remplir de la paperasse administrative redondante sont ainsi
épargnées et les chirurgiens peuvent réduire
leur stress lié au travail quotidien. Les chirurgiens peuvent retrouver une
pratique réellement médicale, en toute sérénité.
Si vous désirez en savoir plus sur les possibilités offertes par le logiciel Surgery Manager, rendez-vous sur notre page ou contactez-nous au +32 (0)2 588 55 88 ou via notre formulaire.
Jérôme le Maire, réalisateur du documentaire "Burning-Out", nous a également livré quelques solutions lors de son interview.
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